Projet pédagogique

Le projet pédagogique définit les orientations pédagogiques et les choix méthodologiques qui permettent à un pouvoir organisateur ou à une fédération de pouvoirs organisateurs de mettre en œuvre son projet éducatif.

Article 1.5.1-2 du code de l’enseignement livres 1 & 2 du 3 mai 2019

1. Relier l’élève à la société

L’école est un lieu de vie pour l’enfant, mais elle l’est sur un mode particulier : celui du rapport au savoir et à l’apprentissage. L’école propose à l’élève des connaissances, l’aide à maitriser des compétences, des habiletés intellectuelles et manuelles ainsi que des savoir-être. Par ces moyens, sans en avoir le monopole, l’école contribue à relier l’élève à la société, par exemple, en le rendant responsable dans le cadre d’un projet ou en l’aidant à être acteur des actions menées tout au long de son parcours scolaire.

2. Concilier bienveillance et exigence

Fixer pour chacun des attentes élevées, avoir des ambitions pour chaque élève, tout en étant convaincu que chacun est capable d’y parvenir, et en convaincre les élèves eux-mêmes: dans cette approche, l’enseignant les encourage et leur témoigne de la confiance en les poussant à se dépasser. L’échec lui-même, s’il devait survenir, peut avoir un sens à condition d’être compris par l’élève, d’être accompagné et d’être vu comme une occasion d’apprendre. Un climat bienveillant, c’est aussi un climat qui promeut l’entraide, la coopération et une saine émulation.

Enseigner dans la bienveillance ne veut pas dire enseigner sans contrarier. Un bon apprentissage réclame des exigences et impose des limites. Nous construisons ce rapport à la règle et au respect de soi et de l’autre.

3. Considérer le simple et le complexe  

La maitrise des savoirs et savoir-faire de base est une condition nécessaire à la réussite de tâches plus complexes.

Le recours à des situations complexes permet de mettre en évidence les savoirs ou les savoir-faire qui sont déjà bien maitrisés, ainsi que ceux qui peuvent être améliorés ou qui ne sont pas maitrisés du tout.

Cela permet aussi de placer les apprentissages dans des mises en situation plus significatives, qui leur donnent de la pertinence.

Cette conception pédagogique a pour finalité d’apporter à chacun le gout de l’effort, d’apprendre à se dépasser pour connaitre la joie de l’avoir fait, de s’être dépassé.

4. Développer des pratiques enseignantes efficaces et variées

En matière d’enseignement, un des principaux écueils est de considérer qu’il existe une seule et unique « bonne » façon d’enseigner. Nos pratiques pédagogiques allient la différenciation, l’autonomie, le droit à l’erreur, le droit d’avancer à son propre rythme, le droit à la différence.

5. Pratiquer la différenciation  

Les pratiques de différenciation sont des démarches qui consistent à varier les moyens, les dispositifs et les méthodes, pour amener chaque élève à atteindre au minimum les attendus annuels visés dans les référentiels. La différenciation peut aussi être abordée dans une approche préventive, en anticipant la diversité des obstacles que les élèves sont susceptibles de rencontrer. Pour les élèves à besoins spécifiques, cela conduira à mettre en place une logique d'aménagements adaptés, qui bénéficie à tous.

6. Assurer la continuité́ et la cohérence de l’expérience d’apprentissage

Il s'agit de permettre à l’élève de parcourir sa scolarité de manière continue, à son rythme et sans redoublement, depuis l’entrée à l’école maternelle jusqu’à la fin du tronc commun. Afin que ce parcours d’apprentissage soit un réel continuum, il est nécessaire que les différents enseignants et membres de l’équipe éducative se coordonnent de façon à construire ensemble une réelle progression des apprentissages et une cohérence d’actions.

7. Développer des savoir-être  

Développer le savoir-être, c’est développer des attitudes telles que la curiosité et l’envie de découvrir, la bienveillance, l’empathie, la confiance, la solidarité, la coopération, le respect de la diversité, l’esprit d’entreprendre, l’adaptabilité, la persévérance, le sens des responsabilités, la capacité à poser des choix, la créativité, la protection de l’environnement…

S’il n’est pas simple de dire comment ces savoir-être peuvent être appris et développés, il est néanmoins nécessaire de ne pas se contenter de les attendre ou de constater leur présence plus ou moins forte chez chaque élève. L’école se donne la mission et l’ambition de les susciter et de les développer au travers des différentes expériences d’apprentissage qu’elle propose à chaque élève.

8. Pratiquer l’évaluation au service de l’apprentissage

L’élève n’apprend pas pour être évalué, mais l’évaluation des apprentissages est un élément indispensable du dispositif pédagogique. Dans une logique d’évaluation au service de l’apprentissage (évaluation formative), évaluer consiste à apprécier les progrès accomplis par l’élève, à mesurer ses acquis et à comprendre la nature des difficultés qu’il rencontre lors d’un apprentissage, pour l’aider à s’améliorer. Cela permet par ailleurs à l’enseignant de situer chaque élève sur sa trajectoire d’apprentissage individuelle afin de réguler ses interventions pédagogiques et sa planification. L’évaluation donne donc des informations

cruciales, tant à l’élève qu’à l’enseignant. Outre l’évaluation formative qui est la norme en cours d’apprentissage, il existe aussi des évaluations sommatives et certificatives. L’évaluation sommative permet d’établir un bilan des acquis des élèves par rapport aux attendus au terme d’une ou de plusieurs séquences d’apprentissage. L’évaluation certificative intervient dans la délivrance d’un certificat d’enseignement.

9. Exercer un métier collectif

Les enseignants, avec tous les partenaires de l’école, sont solidairement responsables de leurs missions au service des élèves. La collaboration de tous est requise pour aider chaque enfant à développer les mêmes compétences de 2 ans et demi à 18 ans et pour assurer son développement global. Cela n’est possible que grâce à un travail de concertation fréquent entre les enseignants au sein de l’équipe éducative. Les échanges et partages entre enseignants sont les atouts d’une réelle continuité des apprentissages. Celle-ci incite chaque enseignant à ne pas considérer sa profession comme un engagement individuel face à ses élèves, mais comme un investissement dans les aspects collectifs de son métier.